Plus que jamais, les sportifs font partie de la société. On suit leurs performances, on s’enthousiasme pour leurs exploits, ils nous inspirent, on les admire. On écoute leurs prises de position en faveur de grandes causes : l’écologie, la lutte contre des maladies graves, la défense de minorités, etc. Leur vie nous fait rêver, on se dit qu’ils ont de la chance de vivre (de) leur passion. Pourtant, qu’ils décrochent ou non une médaille, ils devront pour la grande majorité d’entre eux tout recommencer et se lancer dans une deuxième vie à l’issue de leur carrière. On parle alors parfois de « petite mort ». Mais aussi de renaissances, de reconversions professionnelles, et ce dans un contexte où le diplôme reste le sésame pour trouver sa place dans l’entreprise, bien avant les « soft skills », ces compétences transférables acquises après une vie d’athlète. Comment font les sportifs pour concilier ces deux exigences et ces deux temporalités contradictoires ? Que deviennent celles et ceux qu’on a adulés, une fois qu’ils ont rangé leur tenue de super héros ? Comment le sportif se prépare-t-il à sa nouvelle vie souvent synonyme de retour à l’anonymat ? De quoi vit-il s’il n’est pas devenu entraineur ou commentateur télé ? Et quelle place lui réserve le monde de l’entreprise qui aurait tout à gagner à utiliser ses qualités de champion ?